Histoire

Saint-Sulpice-la-Pointe, anciennement appelée Sant Somplesi en occitan, est culturellement et historiquement associée au « Pays de Cocagne », lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions.

Bordée par l'Agout et le Tarn, les deux principales rivières de notre département, de nombreux ruisseaux et autres petits cours d'eau parcourent la commune. La ville fait aussi partie du site Natura 2000 « vallées du Tarn, de l'Aveyron, du Viaur, de l'Agout et du Gijou » et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

Depuis les années 1960, notre ville connait une forte hausse de sa population qui tend vers les 10 000 habitants. L’attractivité toulousaine et sa parfaite connexion aux villes et territoires les plus actifs de la région font de Saint-Sulpice-la-Pointe une petite ville au grand devenir qu’on ne traverse plus sans s’y arrêter.

Essor médiéval

Dominant la bastide fondée au XIIIe siècle par le seigneur Sicard Alaman, le site médiéval du Castela, avec son château et son exceptionnel souterrain refuge, sont reconnus tant par les historiens que les touristes. Le pigeonnier ou l’église du XIVe siècle, ornée du plus haut clocher-mur du Tarn, nous invitent aussi à nous plonger dans un riche passé d’histoires.

La bourgade de Saint-Sulpice d'Albigeois appartenait aux comtes de Toulouse. Donnée à l’Abbaye d’Aurillac à la fin du XIIe siècle, elle a ensuite été inféodée par l’abbé d'Aurillac à Dieudonné d'Alaman en 1200. Sicard Alaman, gouverneur du domaine des deux derniers comtes de Toulouse, devint ensuite seigneur de Saint-Sulpice. C’est lui qui la fit prospérer en attirant un grand nombre d'habitants en ayant recours au don de concessions à partir de 1247. Il y construit la château, détruit au XVIIe siècle, ainsi qu’un couvent et un hôpital.

Une des toutes premières bastides albigeoises, le visage de Saint-Sulpice lui fut donné de 1243 à 1247. Bastide de plaine, sa finalité est politique et non pas défensive. Elle respecte un modèle architectural spécifique : les rues sont rectilignes, les gâches ordonnées ; sa place à couvert, qui était en lieu et place de l’église, était originellement hors les murs. Le négoce et une certaine indépendance, état d’esprit que l’on retrouve toujours chez les Saint-Sulpiciens, ont permis le développement de la ville à travers les siècles.

L’église, dont la construction commença sous la seigneurie de Gaston Fébus en 1381, outre son clocher-donjon de 40m, est connue pour avoir détenu un triptyque en ivoire d’éléphant. Dit « de Saint-Sulpice-du-Tarn », il est daté de la fin du XIIIe siècle. Exceptionnel par sa finesse, il fait aujourd’hui partie des collections du musée de Cluny à Paris.

Notre blason est ainsi lu : « D'azur à une cloche d'argent bataillée de sable, au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d'or ». Surmonté d’une couronne crénelée, l’écu rappelle que Saint-Sulpice était une baronnie et une ville forte.

Heures sombres

D'octobre 1939 à avril 1940, au lieu-dit les Pescayres, sur un terrain réquisitionné de 3,5 ha, un camp est construit dans le but d'abriter d'éventuels réfugiés. À la fin de la « drôle de guerre », le camp est amené à accueillir 1 500 réfugiés belges qui sont répartis dans des familles du Tarn.

Mais c’est en octobre 1940 que le ministre de l'Intérieur décide de transformer les installations existantes en « camp d'indésirables ». Une clôture est érigée autour du camp composé de 20 baraquements en bois, d'une cuisine, d'un réfectoire, de lavoirs et de sanitaires communs. Le 28 janvier 1941, un premier contingent de 258 « communistes, syndicalistes, anarchistes et autres indésirables (Allemands chrétiens déchus de leur nationalité, individus accusés de fraude économique ou de travailler pour un service de renseignements étranger) » arrive, suivi, le 8 février, de 800 détenus.

Après l'internement des « suspects au niveau national », on y interne des Soviétiques puis des juifs étrangers à partir de 1942. Du 29 janvier 1941 au 23 août 1944, 4 600 personnes ont séjourné au camp de Saint-Sulpice. Après la Libération, des collaborateurs ou présumés tels seront « assignés à résidence » dans le camp. Il est évacué en décembre 1944 puis en janvier 1945 1 100 Allemands, dont 800 femmes, en provenance de Strasbourg y sont internés. Le camp est dissous le 1er février 1946. Le 1er mars 1946 le ministère de l'Intérieur cède gratuitement le camp au ministère de la Justice qui en fait d'abord un centre pénitentiaire « prison asile Pescayre » puis un centre de semi-liberté destiné aux relégués après l'abolition du bagne, et enfin un centre de détention régional.

Georges Spénale, illustre Saint-Sulpicien

Georges Léon Spénale, né en 1913 à Carcassonne, s’implique dans la politique de notre Ville jusqu’au niveau européen après une riche carrière administrative en Afrique-Occidentale Française.

Député du Tarn de 1962 à 1973, il est aussi maire de notre commune de 1965 à 1981. C’est grâce à sa vision que la disparition des activités économiques traditionnelles ne sera pas un drame. Il créé de nouveaux lotissements (Sicard-Alaman, Vacayrial, Bongars), fait construire des logements sociaux, dote la ville de nouveaux services publics, fait transformer les marécages des Terres noires en zone industrielle. La MJC, le Foyer-logement « Chez Nous », la piscine, la halle des sports ou les tennis sortent aussi de terre sous son mandat.

Conseiller général du Tarn – membre du Parlement européen, d’année en année, il monte tous les échelons du parlementarisme européen (président de commission puis de groupe politique). Le 11 mars 1975, il élu Président du Parlement européen par ses pairs. Il reçoit en 1976 le prix Eurafrique qui vient saluer son action pour le renforcement de la relation entre les deux continents.

« Servir l’Homme » aura été son ambition toute sa vie durant. Humaniste, Georges Spénale aura œuvré au progrès social notamment au bénéfice des plus démunis. 

Alors sénateur du Tarn, Spénale s’éteint en 1983 à Paris, laissant en héritage des poèmes, un nouveau visage donné à son village devenu ville ainsi que des valeurs universelles.

A travers les âges, des monuments saint-sulpiciens

Le souterrain médiéval du Castela

Les ruines du Castela

Le pont de la Rustan, entrée de la bastide du XIVe siècle

Pigeonnier de 1810

L'église de Saint-Sulpice de Saint-Sulpice-la-Pointe, sa nef, son orgue, sa Cène

Le pont suspendu du XIXe siècle

L'ancienne mairie

La chaussée du moulin sur l'Agout

Le monument aux Morts